Les experts le disent, les pauses Yogist : idéales pour notre cerveau
Pour bien comprendre l’importance de faire des pauses Yogist, j’ai voulu donner la parole à une experte, Isabelle Simonetto, docteure en neurosciences et conférencière spécialiste de la mémoire. Elle a quitté le monde de la recherche fondamentale pour se consacrer à la recherche appliquée dans le milieu industriel. Elle s’est spécialisée dans trois sujets : les pathologies de la mémoire, l’activation de la mémoire (comment améliorer son potentiel) et les erreurs d’automatisme (éviter les erreurs dans les milieux à risques). J’ai rencontré Isabelle lors d’une formation pour chefs d’entreprise que j’ai suivie en 2018 et qui m’a énormément inspirée.
Isabelle a dédié sa vie à étudier les mécanismes de la mémoire et à transmettre ses connaissances au plus grand nombre. Elle est capable de rendre compréhensibles et passionnants les sujets les plus ardus. Au-delà de son expertise scientifique et de sa légitimité académique, ce qui m’a plu chez elle, c’est qu’elle pratique le yoga et suit les principes de l’alimentation ayurvédique depuis de nombreuses années.
Lorsque nous nous sommes rencontrées, elle s’apprêtait à partir deux mois dans le Kerala pour se soigner et avait modifié drastiquement son alimentation. Isabelle représente donc, à mes yeux, le « pont » parfait qui manque entre connaissance scientifique et pratique yogiste, et qui contribuera à convaincre les plus cartésiens des bienfaits de ces pratiques.
Isabelle Simonetto « Vous pouvez entrainer votre cerveau à vous reposer »
Structurellement, notre cerveau n’a pas changé depuis des millénaires. Les nouvelles technologies n’ont pas transformé sa structure à proprement parler, en revanche, elles ont considérablement influé sur nos compétences et notre capacité à nous concentrer, ainsi que sur la qualité de notre mémoire immédiate.
Dans notre état « normal », notre cerveau concentré est comme un funambule en équilibre sur une corde, pour reprendre une image de Jean-Philippe Lachaux, auteur du livre le Cerveau funambule : il reste volontairement imperturbable, tout entier dédié à son objectif, malgré les paramètres perturbateurs qui pourraient le faire chuter. La métaphore est parfaitement trouvée : le funambule ne réussit pas seulement parce qu’il se concentre sur son seul but, mais parce qu’il est capable de repérer, d’inhiber et de faire taire les sollicitations extérieures ou intérieures.
Aujourd’hui, notre funambule de cerveau a beaucoup de mal à résister et à rejeter l’appel des e-mails, des notifications sur les réseaux sociaux, des SMS, des informations que transportent nos multiples écrans, car il les perçoit comme autant de récompenses. Nous ne voulons pas manquer ces informations, ces mini-événements digitaux, car ils excitent dans notre cerveau une zone cérébrale qui traite l’exploration de la nouveauté. Bref, les écrans nous rendent accros, au sens premier du terme, et font chuter notre attention funambule en lui faisant choisir une myriade de distractions agréables et faciles.
Pour être performant, le cerveau a besoin de repos le cerveau étant un grand consommateur d’énergie, il a besoin de se reposer pour fonctionner au mieux. Avant d’atteindre son niveau de concentration optimale, comme un sportif, il doit d’abord «s’échauffer». Si vous interrompez ce processus en répondant à des sollicitations digitales ou en regardant votre téléphone, tout est à refaire : votre cerveau doit reprendre le processus d’échauffement à son point de départ.
Ces distractions, ces interruptions maintes fois répétées finissent parle fatiguer et amenuisent ses capacités cognitives – dont la mémoire à court terme – ainsi que sa productivité. C’est pour cette raison que les «pauses cérébrales» sont nécessaires. Encore faut-il définir leur nature, car il ne s’agit pas de surfer sur Internet ! Une pause cérébrale, c’est ne rien faire – sans pour autant dormir. C’est, par exemple, laisser vagabonder son esprit sans idée ou pensée précise, sans questionnement. C’est regarder des gens parler dans le métro plutôt que de pianoter sur son téléphone, c’est contempler un paysage ou observer son entourage, c’est respirer tout simplement…
Nous savions naturellement prendre ces pauses cérébrales lorsque nous n’avions pas de Smartphone dans les mains. Aujourd’hui, vous pouvez éduquer votre cerveau à se reposer en changeant vos comportements et en adoptant des routines de travail et de concentration différentes. Vous pouvez décider de vous isoler pour vous concentrer complètement pendant vingt-cinq minutes, puis vous lever, changer d’endroit et faire une pause de deux minutes, avant de reprendre votre tâche. C’est le rythme idéal pour que notre cerveau exploite pleinement ses capacités de concentration et de mémoire.
Nos contemporains ont impérativement besoin de respirer. Il ne faut jamais oublier que notre cerveau utilise 20% de notre énergie, c’est énorme ! Il a besoin de deux choses pour rester performant : oxygène et sucre. De sucre, nous n’en manquons pas, il y en a pléthore dans l’alimentation de nos pays développés. Mais pour l’oxygène, c’est une autre histoire. Nous avons perdu l’habitude (ou nous ne l’avons jamais apprise !) de respirer profondément et consciemment.
Or, manquer d’oxygène, lorsque cela ne menace pas notre survie, a des conséquences immédiates sur notre acuité et notre plasticité cérébrale, c’est-à-dire notre capacité à créer de nombreuses connexions entre les neurones. En somme, notre capacité à avoir les idées «claires». Par exemple, une personne en hypoxie (en manque d’oxygène) dans une pièce pleine de CO2 percevra peut-être le danger d’intoxication, mais ne pensera pas à s’enfuir pour autant. Son cerveau ne sera plus capable de « réagir » correctement, de prendre les bonnes décisions.
Les pauses Yogist sont l’allié de votre cerveau, car elles combinent respiration et mouvement physique : la « pause » est doublement efficace, avec un effet sur le corps et sur l’esprit, d’autant que la méthode respecte parfaitement la mécanique du corps.